L’ours polaire, permis de tuer
En ce mercredi 27 février, plusieurs ONG se sont réunies pour lancer la Journée Mondiale de l’Ours Polaire, en partenariat avec Polar Bears International (dont le site devrait bientôt être traduit en français).
Ce magnifique mammifère, le plus grand des ours, voit sa population disparaître à un rythme effréné : selon le WWF, leur nombre devrait passer de 20 000 à 25 000 représentants actuellement, à moins de 5 000 en 2100.
Grâce à ces ONG et grâce à des lanceurs d’alertes comme Paul Nicklen, l’ours polaire est devenu en quelques années le symbole du réchauffement climatique. Oui, les ours polaires sont loin, et on l’a vu dans cet article, nous avons du mal à envisager leur déclin, et leur disparition. C’est notamment grâce à des “reporters de la Terre” comme Paul Nicklen et grâce aux réseaux sociaux qu’on se rappelle que oui, ils sont vraiment en train de mourir, notamment de faim. Sa vidéo a été vue des millions de fois.
Tout cela de notre faute : nous sommes au moins en partie responsables du réchauffement climatique, qui entraîne la disparition progressive de son habitat, la banquise. En produisant toujours plus de CO2, malgré les nombreuses COP qui s’enchaînent.
Mais nous sommes aussi responsables de la pollution chimique qui entraîne des anomalies congénitales, détériorent leur système nerveux et est à l’origine de la stérilité de nombreux mâles.
Et comme si ça ne suffisait pas, on continue à autoriser la chasse de cet animal déjà à bout de souffle. Début février, le Safari Club International, une organisation américaine de chasseurs, a organisé une vente aux enchères dont le lot le plus important était le droit… d’abattre un ours blanc lors d’un séjour dans le nord du Canada.
Mais aussi deux éléphants de Namibie, huit léopards d’Afrique, ou encore des lions et des rhinocéros…
Des permis de tuer pas moins de 1000 grands mammifères, pour financer des actions “de défense de la nature”, mais surtout un lobby dont l’objectif est de ruiner les efforts des protecteurs de la nature, ceux et celles qui se battent pour augmenter les restrictions liées au commerce international d’animaux sauvages.
Car oui, malgré les dangers qui menacent cet incroyable animal, et comme pour d’autres espèces parfois en grand danger, la chasse à l’ours polaire est légale, notamment au Canada. En Avril 2017, Donald Trump a même à nouveau autorisé la chasse à l’ours polaire en Alaska, pourtant protégé en 2016 par l’ancien chef de l’État Barack Obama. Les chasseurs peuvent même chasser les prédateurs jusque dans leur terrier, ainsi que leur progéniture. Ils peuvent également tirer sur les animaux depuis les hélicoptères et avoir recours à des appâts.
Ils peuvent même les tuer quand ils hibernent…
Une pétition a été lancée dès l’annonce de la suppression de leur protection sur change.org, qui a recueilli 250 000 signatures. Mais rien n’a pu changer la décision du Président des Etats-Unis, qui considère “le droit de l’Etat à gérer ses ours et ses poissons” et “les milliers de chasseurs d’Alaska qui doivent chasser pour se nourrir et qui valorisent la chasse comme faisant partie de leur culture et de leur patrimoine.”
Même s’il peut être compréhensible de tuer des animaux pour se nourrir dans une partie du monde où rien ne pousse pendant des mois, il serait sans doute possible d’éviter de massacrer une espèce en voie de disparition…
Cela reste difficile à croire, mais c’est pourtant vrai : si vous avez l’argent, vous pouvez vous offrir une belle peau d’ours polaire pour décorer votre salon. Reste à savoir si vos invités apprécieront…
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