Vous vous en doutez… je suis une passionnée d’animaux, et une guerrière de la Terre. Une humaine parmi les humains, qui depuis sa naissance vit entourée d’animaux.
J’ai appris à marcher en m’accrochant aux poils de Whisky, qui avec son frère Cognac accueillait les habitués dans le bar-restaurant de ma grand-mère. Whisky était un berger allemand, un bon gros toutou qui pouvait me tuer d’un seul coup de croc, et qui pourtant me laissait lui tirer la langue ou les oreilles sans jamais se plaindre. C’était mon premier ange gardien, et avec lui j’ai vite compris que les animaux étaient capables de donner énormément d’amour.
Et puis j’ai vu, toute enfant, des lapins sauvages que j’adorais voir courir dans les champs autour de ma maison souffrir et mourir de la myxomatose, et les gens les tuer à coup de bâtons ou en les tapant contre les murs, pour protéger leurs lapins domestiques. J’ai commencé alors à découvrir, à quatre ans, la souffrance animale, et notre manière à nous humains de voir et de traiter les animaux comme des objets, des êtres dont nous pouvions faire ce que nous voulions.
Dès que j’ai su marcher, j’ai commencé à observer les animaux qui vivaient autour de moi, dans ma campagne de Picardie. À m’émerveiller en entendant le champ des oiseaux, en caressant les chats, en regardant les souris accoucher de si petits bébés, en découvrant les fourmis, les taupes et les vers de terre, pas les animaux les plus sexys de la terre… et pourtant !
J’ai vite eu envie de protéger les animaux, et j’ai commencé à les recueillir, au grand dam de mes parents : rats, orvets, puis chats, ou encore pigeons voyageurs égarés, sont arrivés blessés ou morts de faim dans notre salon.
Malheureusement, mes parents n’avaient pas (encore) la même fibre maternelle pour les bestioles, et j’attendrais mes 13 ans avant que nous adoptions un chien, une cocker pure race au caractère bien trempé.
Mais je n’avais pas attendu pour me faire une promesse : je choisirai de m’occuper d’animaux toute ma vie, et je trouverai un moyen d’en recueillir. J’ai pour l’instant sauvé la vie de quarante et une petites bêtes, et je vis en ce moment avec trois chats trouvés dans la rue – qui sont venus me demander de l’aide, pour être plus exacte. En attendant d’adopter un chien, dont je deviendrai la gardienne pour mon plus grand bonheur.
Mais des animaux, j’en ai câliné des centaines lorsque j’étais bénévole pour la SPA puis la Humane Society aux Etats-Unis. J’ai participé à des programmes de promenades des chiens, et j’ai commencé à m’intéresser au dressage canin, puis à la psychologie de nos amis félidés, avec qui je partage ma vie (et beaucoup de poils) depuis que j’ai vingt ans, et mon propre logement.
Je suis émerveillée par les animaux, fascinée par leur beauté (j’adore la photo, notamment animalière), amoureuse d’eux, et fascinée par mon amour pour eux. Je suis émerveillée par ce qu’ils sont capables de faire, et de nous donner. Je reste sans voix devant leur amour sans borne, sans limite, sans attente de retour. Je prends des leçons de vie devant leur courage, leur capacité à prendre ce qui vient, à accepter les chocs de la vie et à vivre heureux quand même…
Je ne le cache pas, et je ne suis pas seule à le penser, que ma vision de l’être humain est à la fois bienveillante (pour tous ceux et toutes celles qui sont capables de tout donner pour sauver un animal, et d’en prendre soin) et horrifiée de l’espèce humaine. Je suis tétanisée de douleur devant le massacre des éléphants, le trafic de peaux de tigres, les ours ou les singes enchaînés, les orang-outans qui errent sans fin et morts de faim dans leurs terres transformées en chantier pour palmiers à huile…
Mais à l’instar de mes autres chagrins et traumatismes, j’ai décidé qu’il fallait voir le monde et ce qui s’y passe de manière positive et surtout, proactive. Qu’il ne servait à rien de ruminer des peines et des colères si on ne les transforment pas en actions concrètes. J’ai donc lancé ce magazine avec le même travail de fond que les autres : voir où il va mener, voir quel outil il doit devenir, et le faire évoluer en fonction de mes lectures, et de mes lecteurs. Je sais déjà que je veux parler de tout ces héros et héroïnes qui se bougent pour sauver la faune de notre planète, notre trésor animal, sans qui, honnêtement, je n’aurai certainement plus envie de vivre.
Si d’aventure je pouvais survivre à cette extinction de masse qui se déroule sous nos yeux. Ce qui ne serait pas le cas, ni le vôtre, au cas où vous ne seriez pas au courant.
Je suis passionnée de documentaires animaliers, je dévore beaucoup d’articles et de vidéos sur le monde animal, et j’ai aussi envie de vous parler de mes découvertes. J’ai comme projet de recenser tous les documentaires et les reportages de valeur qui existent, d’abord en français, puis en anglais, voire dans d’autres langues – parfois de purs trésors.
Et je compte aller à la rencontre de ceux et celles qui sont engagé(e)s dans la bataille mondiale contre la disparition du monde animal. Pour vous donner de l’espoir, de la force, des idées et des contacts, et des moyens d’agir vous aussi.
Sophie